
Dans le sport, on valorise souvent la précision technique. On parle d’axes, de phases, de rotation. On analyse le moindre détail.
Mais, lors d’une récente rencontre technique avec mon équipe, on a choisi de faire un pas de côté. Pas pour ignorer la technique. Mais pour la remettre dans son contexte : celui de l’athlète. De l’humain. De la réalité du quotidien.
L’exercice était simple, en apparence.
En petits groupes, nos coachs devaient analyser une vidéo et proposer un plan d’intervention technique clair, structuré. Une tâche qu’ils maîtrisent déjà bien.
Mais ensuite, je leur ai imposé un enjeu. Un impondérable. Un détail qui change tout :
- L’athlète a mal au genou.
- L’horaire change soudainement.
- L’athlète tourne en rond sans s’engager.
- La leçon passe de 1 à 4 patineurs en 10 minutes.
Le but ? Observer comment la pédagogie évolue quand la réalité s’invite.
Parce qu’au fond, un bon coach ne se mesure pas uniquement à sa capacité à enseigner la bonne technique. Mais à sa capacité à adapter cette technique. À l’environnement. À l’athlète. À l’instant.
C’est cette idée qui est au cœur de notre approche à l’API.
Depuis plusieurs années, nous avons bâti une approche réfléchie, évolutive, qui vise à développer l’athlète non seulement sur le plan physique, mais aussi mental, émotionnel et relationnel. Une approche qui intègre :
- Le profil individuel de chaque athlète.
- L’environnement d’entraînement réel (temps, espace, contexte).
- Les forces pédagogiques propres à chaque coach.
- Et l’idée que le résultat est une conséquence, non un objectif.
Oui, la performance est importante. Mais elle ne vaut rien si elle n’est pas construite intelligemment, durablement, humainement.
Et c’est là que, pour moi, le rôle du coach prend tout son sens.
Le coach d’aujourd’hui doit être :
Visionnaire, pour anticiper les trajectoires plutôt que courir après les résultats.
Honnête, avec lui-même et avec ses athlètes, même quand les réponses sont inconfortables.
Stratégique, pour bâtir autour de l’athlète un système qui l’amène à se dépasser, sans le brûler.
Ce que j’ai vu lors de cette rencontre m’a confirmé une chose : Nous sommes sur la bonne voie.
Parce qu’à API, on n’entraîne pas des programmes. On accompagne des personnes.
Réflexion partagée par
Directeur et entraîneur-chef de l’API